PAYSAGE PLEIN DE DOUCEUR

      Tant et tant d'individus sont otages d'une société qui impose et d'une éducation qui canalise si durement, que la flamme profonde du chemin intérieur se voile, au point parfois de ne plus trouver à s'offrir au monde. Les humains se perdent, cherchent des soutiens impossibles, car chacun a un passé connu de lui seul, une trajectoire secrète et un avenir incertain, ce qui rend l'ami le plus proche assez flou pour ne plus le comprendre dans l'instant.

      Il faut beaucoup de temps, la psychanalyse en est témoin, pour dégager de touts petits bouts de programmes ravageurs, ce qui montre à l'évidence que notre civilisation met l'individu dans un brouillard tel, qu'il ne sait plus ce que vaut son point de vue. Les appels au secours sont inutiles, car les autres ne peuvent fournir que le résultat de LEUR expérience, pas forcément adaptable au besoin de la personne à secourir.

      Or, les Grecs de l'Antiquité, avaient, dit-on, toujours peur d'en faire trop et de se perdre dans des actes insensés. C'est la raison pour laquelle, ils développaient tant et tant de méthodes de divination, qui diminuaient d'autant la célérité de leurs actions.

      Alors depuis maintenant sept ans, je me contente de suivre mes intuitions. Avec ce recul je constate qu'il y a un sens à ce vécu, que l'Amour de l'humanité en est le moteur le plus puissant, et que ses résultats sont positifs mais non déterminants de ma seule Vie, puisqu'ils ajoutent des brins de potentiels pour les autres. Tout est fait à l'inspiration. Cela va de la phrase qu'on commence à écrire sans savoir où on va, à la décision soudaine de déménager dans un village qu'on ne connaît pas pour regarder la Vie d'un œil neuf. Demain est déjà prêt à vivre, sans se laisser vraiment deviner. Je m'y laisse porter, sachant que mon inspiration est primordiale, et qu'il convient de ne pas la contrarier.

      Le paysage de la photo ci-dessus est donc une invitation à se laisser porter par ce doux paysage, à la méditation qu'il induit, à l'abandon confiant à cette belle Nature. Ici la compétition si ravageuse n'a plus sa place. Mieux vaut trouver l'accord le plus complet possible avec ce qui nous plaît de l'Univers, sachant que le Cosmos a une sagesse bien plus avancée que la nôtre, puisque basée sur une expérience de milliards d'années, quand notre civilisation compte au mieux dix mille ans.