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31 août 2016

PRESOMPTION D'INNOCENCE

lUC FOURNI2Photo la dépêche du midi

J'ai envie de réagir à cet article de la Dépêche du midi du vendredi 19 août 2016. Il raconte l'his­toire d'une journaliste qui a trahi un buraliste accusé de meurtre. En gros, l'histoire est la sui­van­te : la sœur de Luc Fournié voit une bande de scotch collée sur les bar­reaux des gril­les en fer forgé qui protègent son bar tabac du vol, aux fins de cacher qu'on a les a sciés. Lui, prévient la gen­dar­me­rie qui passe, mais ne s’occupe pas du délit. Il ne ressoude pas les barreaux, mais met­ des fils de pê­che entre deux chai­ses pour l'alerter en cas d'intrusion ; et lorsque qu'une nuit, deux jeunes rentrent dans le bar, ils heurtent ces fils qui font tomber les chaises. Le bruit alerte Luc, qui tire et en tue un, à priori pas le bon.... La famille du mort crie à l'assassinat. Le buraliste se dit en légitime défense. Qui a raison ?

Je pèserai pas les arguments juridiques, qui selon moi devraient relaxer le buraliste, puis­qu'il est agressé chez lui. Le domicile, c’est sacré.

Cependant, nul ne réagit pareil. Les cas sont tous différents. Perso, je n’ai rien de pré­cieux à sau­ver. Je me serais contenté d’ôter le scotch du voleur, puis de coller à sa place un post-it avec un mot genre : " Vu ! Qui a vu verra ". Et dans la salle, j’aurais mis les mêmes fils de pêche pour me mar­rer, au cas où il aurait eu l’audace de rentrer ; puis quand il aurait fait du bruit en tombant, j’aurais allumé la lu­miè­re et proposé de boire un café pour rester éveillés ! J’aurais même prévu un appareil photo pour garder des sou­venirs et publier un arti­cle sur ce blog, comme je l’ai déjà fait quand j’ai surpris une famille de vo­leurs sur le parking Pinel. Bon, s’il est armé, j’ai un problème… Et puis ça, c’est un calcul à pos­teriori. C’est pas si simple dans le feu de l’ac­tion. Et puis le com­mer­çant a un stock, des crédits. La pression n’est pas la même.

Par ailleurs, le fait est que les juges et les jurys évaluent la culpabilité d’un prévenu dans un lieu sécurisé. Là aussi, c’est facile de dire s’il fallait ou pas, faire ceci ou cela ; car pour rentrer dans une salle d’assises, on doit passer sous un portique, montrer une pièce d’identité à des poli­ciers, pas d’ap­pareil pho­to autorisé, comme pour favoriser l’insou­cian­ce et l’ir­res­pon­sa­bi­li­té ; alors que quand on est atta­qué, surtout de nuit, l’enjeu est bien plus élevé. Et puis, nous sommes tous différents. Certains tremblent de trouille quand d'autres maîtrisent la situation avec le sourire goguenard. D’au­tre part, les mé­dias et les polytocards s’en mêlent et trans­for­ment les assises en bataille idéo­logique. Les jurés sont sous influ­en­ce des avocats et du président jusque dans la salle du con­seil. On est loin, là, des con­di­tions que subit le com­mer­çant lorsqu’il est agressé.

 Alors, voici une logique de bon sens :

En pleine nuit, on ne peut pas savoir si les voleurs sont armés ou pas ; et d'au­tre part, le com­mer­çant doit défendre son affaire, sous peine d'être attaqué plu­sieurs fois, ce qui conduit à la failli­te ; et ce n'est pas à lui à assumer ce risque, puisque c'est lui qui est menacé. Il y a une gendarmerie et un commissariat de police. A chacun son boulot. Et puis imaginez le stress du buraliste ! C'est difficile à gérer, vous en conviendrez. Enfin, si sur une route sinueu­se vous voyez un panneau qui vous indique une vitesse limitée à 30 en raison de virages dangereux, et que vous y passiez à 100 pour le plaisir ou parce que vous êtes distrait ou éner­vé ; en cas d'accident, vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous-même. Vous ne pour­rez accuser per­sonne d'autre. Là, c'est pareil. Nul n'a obligé les deux vo­leurs à scier les barreaux et à entrer par effrac­tion dans le bar tabac. Ils ont pris un risque hors la loi. L'un d'eux y a perdu la vie. C'est sa ver­tu qui est engagée, pas celle du bu­ra­lis­te qui représente ici le virage limité à 30 km / h passé à 100.

Mais on peut aller plus loin, et trouver des circonstances atténuantes aux voleurs. En effet, ce sont les mafieux de la république et associés qui rendent la vie difficile au quidam ordinaire. Tout est truqué dans toutes les zones de la vie. Concernant l'économie, c'est prouvé par Steve Keen dans son fameux livre : « l'imposture économique ». Côté éducation, formation, c'est vraiment minable puisque 40 % des élèves sort des écoles sans savoir lire et écrire ni calculer, et encore moins avec un savoir faire monnayable. L'État ne se préoccupe que du PIB, c'est à dire du chiffre d'affaires du pays, des frères trois points et des grandes entre­prises, pas du bien être de la po­pu­lation, pourtant nourricière de la nation ! En plus, c'est bien con­nu que c'est l 'État qui organise le chô­mage pour limiter les exigen­ces des salariés et des fonc­tion­nai­res. Et les religions, mmm ? Sou­ve­nez-vous des immenses dégâts commis par elles !!! De mon point de vue, les avocats feraient bien de citer à comparaître ceux qui créent les con­di­tions économiques et morales contraignantes qui favo­ri­sent le com­por­te­ment de voleur. Moi, à leur place, je réclamerais des indemnités à l’État voyou et aux sectes.

Luc Fournie soutien

Mais si l’État a le monopole du droit de voler et de tuer, Luc se retrouve en prison. On signe des pétitions… Sauf que de grands criminels s’en sortent, eux ! Comment font-ils ? Eh bien ils solli­ci­tent de "grands avocats", soient des gens qui connaissent le droit et savent en utiliser finement les ressour­ces, quitte à aller chercher des cavaliers* que personne ne connaît, des lois qui datent d’un siècle ou des jurisprudences inconnues. Il faut donc qu’ils disposent d’une grande puissance infor­ma­ti­que. En plus, ils appliquent tous les secrets de la rhétorique, ils font des effets de voix et de man­ches, aptes à retourner un auditoire. Voilà le type de spécialiste qu’il fallait solliciter pour s’al­lier le jury lors des assises. Pareil en appel. Par contre, pour la cassation, c’est affaire de techniciens du droit. Là, pas besoin de grands moulinets, il faut s’adresser à un avocat retors, à quelqu’un qui sait utiliser les ficelles du droit les plus rares, et bien présenter son dossier.

Or, l’avocat de Luc a plaidé la légitime défense ! Incroyable ! Plus incompé­tent tu meurs !!! Tout le monde sait que Luc veillait armé depuis deux jours… on peut pas écrire ici que l’avocat a fait son boulot ! C’est minable, comme défense. Il fallait faire les recherches juridiques appropriées, jusqu’à trouver les articles de loi aptes à libérer Luc. Ils existent. Fallait juste bosser un peu. Et puis les moulinets, les effets de voix et de manches ont bien manqué.

On voit ainsi que la justice, cela n’existe pas. C’est juste une affaire de savoirs et de roublar­dise. Si tu sais, tu as le bon avocat, tu sors libre et fier du tribunal ; si tu sais pas, tu vas en prison. Voilà. On est soi-disant au XXI ème siècle. On dirait pas, hein ?

Rajout du jeudi 23 février 2017

J’apprends qu’il y a de cela 15 jours, deux mineurs se sont introduits au domicile d’une dame âgée de 86 ans ; et que non seulement ils l’ont volée, mais en plus ils l’ont violée. Cela se passait dans le voisinage du bar tabac de Luc.

Alors voilà : il faut m’expliquer pourquoi, sachant ce qui arrive à ceux qui n’ont pas la capacité de se défendre, l’injustice française se permet de condamner ceux qui se défendent ?

 Cavaliers* : un cavalier législatif est un article de loi qui introduit des dispositions qui n’ont rien à voir avec le sujet principal du projet de loi. Ce procédé, très pratiqué en ce moment, est utilisé pour faire passer des dispositions impopulaires, sans éveiller l’attention de ceux qui pourraient s’y opposer. 

 

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