LES FILLES A CHEVAL

      Ce dimanche, il y avait la fête du cheval au village. Nous y sommes tombés dessus sans le vouloir, car le café où nous allions n'était pas encore ouvert ; et c'est en cherchant un autre tro­quet, que nous l'avons traversée. Que des femmes, ou presque ! Étonnant... Alors Claude m'expli­que que 90 % de la clientèle des centres équestres, ce sont des femmes.
      - Ah bon ! Et pourquoi ?
      Eh bien, c'est sexuel. Cela les fait jouir. Jadis, on obligeait les femmes à monter en amazone, sur le côté, les cuisses bien serrées ; mais de nos jours, elles montent à cheval comme les hommes. Les habituées y vont avec des sel­les plates pour bien sentir la puissance d'un bel étalon de 700 kgs, voi­re à cru, comme on en a vues ce dimanche.
      Dès qu'elles comprennent qu'elles peuvent obtenir plus de plaisir du cheval que d'un homme, elles sont accros, lui a raconté un de ses amis propriétaire d'une quarantaine de chevaux, et elles viennent monter deux à trois fois par semaine. Il en a fourni la preuve en montrant à Claude, les tampons et serviettes hygiéniques jetés dans les poubelles du club équestre après chaque cours ou balade, lesquels selon lui, servent à effacer les traces de cette jouissance.
      Alors quoi de mieux que cette jouissance facile, les filles ? En ce monde où l'horreur, la gros­siè­reté, la suffisance et la pollution sont seules à être tolérées, voire mises en avant, c'est un avan­tage discret impor­tant !