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17 octobre 2016

PREPARER SA MORT

__pitaphes dr__les, livre

PRÉPARER SA MORT …

      Il me vient de plus en plus souvent à l'idée, que j'en ai marre de vivre dans ce monde idiot, truqué, malveillant, raciste et haineux, dans ce monde dirigé par les pires sots de l'Univers. Il y a trop d'adeptes de Shiva, par ici, des nuisibles sans intelligence ni sagesse.

      En face, des tas de gens défendent notre monoculture, que pour ma part je perçois comme une anti-civilisations, comme le mono machin ridicule qui conteste et détruit tout. Nous en sommes à 44 % d'érosion de la biodiversité ! Tout y passe : minéraux, animaux, végétaux, champignons, bactéries, paysages, insectes, semences, terre, eau, air, et… les peuples. Pourtant la créativité explose. Les échanges se multiplient, mais la destruction progresse, ignorante arrogante et invinci­ble. Rien n'y fait, on ne sort pas de la banalité assassine. Notre lucidité est noyée sous des océans d'opinions stu­pides et cupides. C'est la confusion, mère de toutes les souffrances qui règne.

      Or ce matin, me vient à l'idée que plus les tarés du pouvoir détruisent, plus il y a d'âmes pour s'incarner sur cette superbe mais vaniteuse terre. Sauf que, plus l'énergie est divisée, plus elle est inculte et vaine pour chaque individu. Du coup, plus ils saccagent moins on a de sages. C'est un cancer qui tue tout, à cause de l'intelligence dispersée qu'il faut chercher dans les coins les plus reculés, et tenter de la remettre en ordre comme un puzzle, ce que nul ne sait faire. Hors le réveil simultané des riches et des pauvres, pas de lumière en vue, pas de bonheur à prévoir, et moi qui ne suis pas mazo.

Alors, je commence à réfléchir ...

      Je me dis que le corps et l'esprit n'ont rien en commun. Ce sont juste des associés sur une courte durée. Le corps est fait de matière facile à détruire, mais pas l'esprit. D'ailleurs nul ne sait ce qu'est l'esprit, et encore moins le situer. Comment pourrait-on l'occire si on ne sait pas où il est ? On peut tuer mon corps, le faire souffrir, le rendre malade, mais pas moi, pas ma vigilance.

      Or ma vigilance est féroce ! Elle ne fait pas de cadeau. Elle m'expose avec une clarté cruelle, des faits qui récusent les dogmes religieux et les tactiques des malades du pouvoir. Je suis obligé de lui confier un large espace. Et quand je lui fais confiance, je me dis que l'Univers est vaste, qu'il y a ailleurs plein de mondes plus intelligents, plus aimants, plus libres, plus beaux, plus doux, plus plus plus ; et qu'ils me font envie…

      A ce stade, toute culpabilité disparaît. Comment se sentir coupable, quand on sait que tout est truqué par ceux qui prétendent nous instruire, quand on sait qu'on nous ment, qu'on nous manipule dès notre naissance ? Cette conclusion sonne la mort de la peur. L'envie peut faire son œuvre.

Puis me vient à l'idée d'écrire pour mon corps :

      A mon corps, cher ami. Nous avons vécu plein de joies, de plaisirs, de colères et de tristesses. Tu m'as permis de tenter tout ce que j'ai voulu, d'explorer plein d'idées. Je t'ai trouvé beau et efficace malgré ce mal de dos que j'ai réussi à effacer depuis peu. Je t'ai beaucoup aimé et je t'aime toujours ; mais là, j'en ai assez de ce monde où quelques mafieux font souffrir la multitude. J'ai envie de te rendre ta liberté.

      Je sais que tu te reconstitueras sous d'autres formes, que tu vivras d'autres vies toutes aussi riches qu'en notre complicité. Et puis j'ai envie de découvrir une autre approche de la Vie, d'autres arts, d'autres facultés. Je suis curieux, tu le sais. J'espère t'avoir transmis ce désir de découverte et de liberté. A mes filles j'ai demandé de graver sur ta tombe : OUF, C'EST FINI ! Je sais que c'est toi qui me l'as soufflé. Ces derniers temps tu m'envoyais plein de signaux douloureux, une lassitude nou­vel­le. Je suis d'accord avec toi. Il est temps d'aller voir ailleurs.

      Donc à la revoyure, ami sincère. J'espère laisser dans ta mémoire, le souvenir d'un râleur fort amoureux de la création aboutie, de la belle œuvre et de la géné­ro­si­té.

Puis à la Terre :

      Tu n'es plus mon amie. Je n'ai plus envie de vivre en ton sein. Je ne reviendrai pas chez toi. Tu es un cancer qui peut tuer toute la galaxie, une pute qui cambre ses reins, jette ses cheveux en arrière et son décolleté en avant, pour séduire les pires connards, ceux qui se disent savants alors qu'ils ne savent rien et détruisent tout. C'est ainsi que tu ravages les peuples qui t'aiment et te protègent : Inuits, Indiens, Africains, Aborigènes, Néandertaliens et tant d'autres par le passé ; tous méprisés, massacrés, apeurés, broyés par tes insolents sapiens sapiens qui ne méritent pas leur nom ; mais que tu invites, inspires et stimules. Tu seras détruite par eux et ce sera ta faute... A mois que tu sois polluée de longue date, cela va de soi.

A ma famille à mes collègues de travail et à mes amis :

      Je vous ai tous aimés et vous aime toujours ; mais je n'ai pas apprécié que certains d'entre vous se laissent dominer par les politiciens, les religieux et l'argent. Je n'ai pas raffolé des coups bas ni eu souvent l'occasion de goûter à votre aide sincère et encore moins à votre amitié réelle. Vos leçons de morale et comportements associés ne m'ont pas convaincu. J'ai bien plus admiré ceux qui ont osé vivre entiers, sans arrières pensées, à fond et sans concessions, souvent seuls ; juste en suivant leur cœur et leurs tripes, assumant leurs succès et leurs échecs. Cepen­dant, aucune faute ne peut échoir à quiconque, puisque nous sommes nés nus et ignorants, et qu'on fait tout pour que nous le restions.

Je passe devant

      Mon idée est de quitter ce monde pervers pour me mettre en quête d'autres espa­ces, des espaces intelligents, libres, beaux et aimants, des espaces où l'on peut s'épa­nouir. L'arbre d'Ygdrasil en est un exemple et il y a bien d'autres possibilités rêvées à visiter. Je n'ai aucune peur, juste une fièvre osée et optimiste qui me fait sourire. J'ai l'énergie et la lucidité qu'il me faut. Nous parta­ge­rons ailleurs et autrement. Pas de cérémonie religieuse pour moi, juste un salut amical pour ceux qui le souhaitent.

      Je précise qu'il ne s'agit pas d'un suicide, mais de ma préparation à ce qu'on ap­pelle la mort ou le passage vers de nouvelles aventures. Ce texte est une façon d'être clair sur ce que je veux. C'est aussi un aval à mon âme vagabonde. Et puis j'ai tou­jours vu les anciens décider de quand c'en était assez. L'une quand elle en a eu marre de souffrir, l'autre quand ses ordres n'ont plus étés suivis, un autre quand il n'a pu créer. La peur et l'ennui en ont tués pas mal aussi. C'est la nature de la Vie. Quand le corps ou le projet ne sont plus dans le coup, on en change.

      Alors chère amie la Mort, je t'attends serein. Note bien que je ne t'invite pas. Je ne suis pas pressé, mais tu viens quand tu veux ; sauf que je n'accepte pas de souffrir. Pour assurer ma victoire, je veux un saut facile, rapide, bourré d'énergie et en pleine conscience. Je veux savourer ce voyage.

 

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  • Un bon citoyen est quelqu'un qui ne se satisfait pas des acquis, quelqu'un qui veut améliorer son environnement. Il commence donc par râler, puis il triture ses idées et les transmet aux autres. C'est ce que je vous propose de faire ici.
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