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29 décembre 2016

LES CONSEILS

  

DSCF4933Nicole Rieu en col roulé au milieu

  Comme moi, vous avez remarqué que vos conseils donnés avec tant de foi et de joie, en pensant qu’ils vont donner plein de chances à l’autre de réussir dans ses projets, ne sont pas souvent appliqués avec succès ; et que lorsque vous avez l’occasion d’en voir les effets, vous êtes déçu des résultats obtenus.  De même, quand c’est vous qui les recevez, vous les trouvez trop simples, ina­dap­tés, pas efficaces. Eh bien, c’est normal. Voici une image simple pour commencer à comprendre.
      Vous êtes dans une période difficile de votre vie. Vous peinez depuis pas mal de temps et ça n’en finit plus. Stressé, vous ne voyez pas d’issue. C’est un peu comme si vous montiez une côte verglacée dans le brouillard. Vous glissez souvent à reculons plus que vous n’avancez. Il fait froid dans votre vie. Ce matin là, vous rencontrez un voisin rigolard qui a l’air bien peinard. En effet, lui, il voit sa vie comme de longues vacances dans un pays idyllique, sable fin, mer chaude et cocotiers. Il sirote ses jus de fruits en compagnie de jolies personnes. Il vous fait envie.
      Alors vous lui demandez un conseil ; et là, paf ! Vous êtes déçu. Cela ne peut pas marcher pour vous. C’est normal ! Lui, il vous parle de ses solutions puisées dans son beau paysage. Il est en maillot de bains et pieds nus ; pas en tenue d’hiver et crampons aux pieds. Il est zen, vous êtes tendu ; il est confiant, vous êtes perclus de doutes ; il est heureux, vous êtes malheureux. Vous n’êtes pas dans le même paysage, même pas dans son pays, vous ne parlez pas le même lan­ga­ge. La communication ne se fait pas. Vous êtes toujours perdu dans des frimas bien gris. Pourtant il vit là, à côté de vous, dans la même ville, le même quartier, voire le même immeuble, mais... dans un hamac. Alors comment se fait-il qu’il ne voie pas le même paysage que vous ? Mmm ? 
      On va demander à la science de nous aider à piger ce sujet. Vous allez voir, c’est simple : Depuis Jean Émile Charon, Régis Dutheil, Emmanuel Ransford et d’autres, tous versés en méca­ni­que quantique, on sait que l’esprit et la matière sont deux choses très différentes, même quand ils nous parlent de psychomatière… La matière, on peut la toucher, la manipuler, la découper en petits morceaux. Elle est là, mais pas l’esprit. Lui … il n’est pas là. Il est dit "non local". Il est partout et nulle part. On ne peut pas le voir, ni le toucher, ni le couper, lui ! Bon, du coup, il peut être où il veut, même à côté de vous. On appelle ça l’imagination, faute de mieux. Si bien qu’au même en­droit que votre paysage pourri, il y a une belle plage de sable blond aux eaux turquoises. Eh oui, là, au même endroit. Ça ne se sent pas depuis votre centre de perception, mais la personne qui vit à côté de vous ne voit pas la même chose que vous. Du coup, elle n’a pas les mêmes besoins, pas les mêmes centres d’intérêts, pas les même goûts, pas les mêmes envies, ni les mêmes ressources. Vous avez une mine d’or à extraire, elle a la devanture de bijoux prêts à acheter. Vous avez la pioche, elle a la carte bleue. Pff, vous râlez, elle rigole.
      Alors, comment se tirer de là ? Comment virer ce triste paysage imaginaire de devant vos yeux ? Mmm ? Facile… pour celles et ceux qui ont conservé des neurones en bon état. Les autres, je ne m’en occupe pas, ils sont dans leur monde et je n’ai pas de solution pour eux.
      La leçon, je l’ai trouvée dans les paroles d’une chanson de Nicole Rieu : L’indienne  :


Elle a quitté la route
Qu’on lui avait creusée
A trop nourrir ses doutes
Elle aurait fini par tomber
Elle a grimpé des dunes
Et affronté des vents
Quand elle cherchait fortune
C’était autour d’un chat blanc
Elle s’offre à l’éphémère
Sans chercher à figer l’instant
Et dessous ses paupières
Elle a toujours ses yeux d’enfant


      Voilà, c’est ça. C’est à vous de façonner votre paysage et à personne d’autre. Aucun conseil ne peut vraiment vous aider, et le pilulier des médecins encore moins… A terme, vous êtes responsable de ce qui vous arrive. Je dis à terme, pas tout de suite, car des petits malins ont façonné des chemins creux pour vous mener vers ce qui leur apporte à eux, pas à vous. On appelle ça :  parti, patrie, famil­le, maître, religion, philosophie, idéologie, etc. Il faut quitter ces chemins creux, qui plus est souvent boueux, pierreux, crotteux, odieux au possible. Il vous faut les quitter à tout prix, et vous fabriquer votre propre paysage ; car quand il est bien en place, il contient toutes les solutions dont vous avez besoin. Au final, vous ne cherchez plus, ou juste des détails. Votre chemin est là pour vous guider et personne ne peut plus vous perdre. Vous avez votre monde à vous. On peut bien crier à votre porte, ça ne change rien. Normal, ce que vous vivez est intéressant, passionnant bien plus prenant que les chemins creux ou les tunnels truqués des autres. Désormais, vous ne touchez, ne voyez, ne goûtez, ne sentez, n’entendez que ce qui vous va le mieux, et quand ça ne va pas, vous l’évacuez. Il y a désormais de l’espace entre le bruit ambiant et vous.
      Bien sûr vous pouvez les aider, les autres, mais juste pour leur dire ce que vous êtes en train de lire, pas plus. On ne naît pas escortés. La vie est affaire privée, jusqu’à la mort du corps en solo. Naturellement il y a les dons, cadeaux et héritages que prévoient notre société ; mais je ne suis pas sûr que ce soit des biens de valeur universelle. En tous cas, ce n’est pas efficace à faire évoluer. C’est plus un défaut de notre société qu’autre chose, au mieux une expérience comme une autre.
      Par ailleurs, il y a un écueil à éviter : la comparaison. C’est parfois difficile de ne pas se dire : pff, l’autre il a une plus grosse bagnole, une plus grande maison, il est plus riche et plus beau que moi. Or, vous êtes sur votre chemin, pas sur celui du voisin. Ce n’est pas le but matériel qui compte, car quand vous l’avez atteint, il vous en faut  un autre, il n’est qu’une étape. Il y a plein de buts mais un seul chemin comme le vôtre dans tout l’Univers !!! Il est sacré. Vous devez le protéger de toute intrusion malveillante ou même incompétente ; car qui peut vous comprendre, de l’extérieur ? Déjà que c’est difficile pour vous … Vous n’avez aucune raison d’accepter un  jugement, même favora­ble. C’est votre sentiment qui compte. Vous êtes vous et ça va bien comme ça.
      Créer son monde prend du temps, beaucoup de temps et ce n’est pas tous les jours facile. De même que les oiseaux qui heurtent des avions bien plus grands qu’eux, on n’a pas tous les bons logiciels. Il en est ainsi. C’est à chacun d’extraire de ses méditations, les solutions qui lui vont. Certaines seront partagées d’autres non. Il faut parfois grimper des dunes, comme dans la chanson ; et chacun sait que le sable n’est pas stable et use beaucoup d’énergie. Les vents sont parfois péril­leux à affronter, mais ils ne soufflent pas toujours ; et puis comme à la voile, on peut changer de direction et se faire pousser par eux. Rien n’est durable, sauf le chemin. Alors, juste en se jouant des éléments, on trouve sa lumière. Elle éclaire notre paysage, même dans le brouillard le plus épais. Après, c’est facile de faire son nid sur une plage de sable bond, au bord d’un torrent de mon­ta­gne, dans un beau jardin ou un bon quartier.
      Plus facile à dire qu’à faire, me direz-vous. Pas sûr. Je vous explique : vous avez des doutes, c’est foutu car vous ne pouvez pas voir votre route. Hop ! Dégagés. Ensuite vous êtes stressé, c’est pas bon pour vous. Vous n’en avez pas besoin pour être heureux, alors vous le jetez vite fait par dessus bord de votre vie. Mais le pire c’est la contraction de la haine, car elle affaiblit tous vos sens, un peu à la façon de quelque chose qui se resserre et laisse moins de place sur le tra­jet du génie qui vous anime. C’est comme une artère qui se rétrécit. Le sang de la Vie passe moins bien, voire plus du tout si vous insistez à produire de la rancune. Rappelez-vous : les sources de l’es­prit "non local" ne sont pas dans votre cerveau. Il n’héberge ni votre intelligence ni vos mémoi­res. Il n’est qu’un centre de tri. Quand vous voulez vous souvenir de quelque chose, il faut en faire la de­man­de pour que votre esprit aille chercher l’info. Pareil pour une solution. Elle doit être rappelée, rapatriée. Du coup, il est évident que plus vous êtes calme, serein, souriant, insouciant, mieux ça passe entre le "non local" et vous, plus les "canaux" sont dilatés et mieux ça va !!!
      Parfois, c’est si loin de votre paysage, que ça prend du temps. Pas grave. Votre chemin a ses moyens. Vous avez confiance en eux parce que c’est vous qui les avez sculptés. Vous pouvez atten­dre que ça vienne, peinard, les doigts de pieds bien écartés, en agréable compagnie parce que bien choisie. Hamac et table bien garnie, votre patience est infinie. 

 

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