DRUIDES
Ah, le prestige des druides ! Depuis plus de 2500 ans, on les admire. On nous les présente comme des philosophes et des magiciens, ne serait-ce que dans la BD de Uderzo et Goscinny où on voit Panoramix cueillir du gui avec une serpe d’or, puis touiller une potion magique qui rend Astérix invincible, Obélix n’y a pas droit, parce qu’il y est tombé dedans tout petit ; mais voyons si leur image correspond à la réalité retrouvée par Jean Louis Brunaux dans le livre qu’il leur a consacré : "Les druides, des philosophes chez les barbares", que vous trouvez chez points pour 10 € (N° H411).
Au fil des pages, on s’aperçoit que ceux qui se réclamaient du titre de druis, soignaient leur image de … prédateurs ; car en fait, ils incitaient les gaulois à la bravoure et à la guerre, mais ce n’était pas eux qui allaient au combat. Par contre, ils aimaient bien participer au partage des richesses pillées. Boon, c’est encore courant de nos jours. Et les impôts, alors ? Ah oui, ils en décrétaient, mais n’en payaient pas. Et les dieux de l’époque ? Eh bien ils affirmaient qu’on ne pouvait leur parler que par leur intermédiaire, à savoir qu’il fallait leur offrir des sacrifices ; mais eux, s’ils récupéraient les cadeaux de ces sacrifices, ils n’en faisaient pas pour autant. Ah bon ! Eh oui. Et puis, ils prétendaient être des spécialistes en divination, mais on ne retrouve aucune relation écrite d’une divination réussie. La magie faisait partie du système. On les comprend : gruger ceux qu’on veut piller est bien utile ; et d’ailleurs, c’est le point de départ des sectes qu’on appelle religions... quand elles sont assez féroces pour s’imposer, bien sûr ! Philosophes ? Même pas prouvé. Pff, ça commence à faire beaucoup, vous trouvez pas ?
En quoi étaient-ils utiles aux gaulois, alors ? En rien ! C’est même l’un d’eux, Diviciac qui les a trahis en aidant César à les battre. Ce Diviciac les avait déjà roulés dans la farine en mettant toute sa famille sous la douce coulée de revenus volés aux Eudéens, dont il était issu (à l’est de Paris qui n’existait pas encore). Piller son propre peuple n’est donc pas chose nouvelle. On n’est jamais mieux trahi que par les siens, exulte l’adage. Mais attention, Diviciac avait du prestige. Il avait vécu trois ans à Rome, dans la villa de Cicéron, perchée sur le prestigieux Mont Palatin, une des sept collines de la capitale de l’empire romain.
Alors, comment faisaient-ils pour se parer d’un tel prestige ?
Facile : d’abord, ils formaient leurs acolytes choisis pendant 20 ans : à savoir le calendrier, des tours de magie, un peu de philo pythagoricienne, avant de leur accorder des secrets, surtout la lecture et l’écriture. Tiens, ça ressemble au système actuel où on n’apprend que de la daube jusqu'au bac, et… quelques secrets d’État dans des soi-disant "grandes écoles" (en fait des méthodes d’arnaque), à condition de se laisser compromettre par le sexe et l’argent. Le peuple n’avait droit à aucun enseignement ; alors dans ces conditions, c’est facile de créer une différence pour imposer son pillage.
Au final, ce sont les druides qui ont coulé les peuples gaulois.