Fetes de Lavaur

Carayon, 10 août 2016

Mes chers concitoyens,

C'est le cœur déchiré que nous avons pris, avec le comité des fêtes, la décision d'annuler la fête foraine.

Les fêtes de Lavaur sont nées en 1890. Elles font partie de notre patrimoine local. Elles attirent la foule dans une merveilleuse ambiance depuis des dizaines d'années. Les enfants y viennent avec leurs parents et leurs grands parents, les cafés et les restaurants attirent des milliers de consommateurs.

Mais comme l'a rappelé le ministre de la défense, notre pays est en guerre et la menace est partout. L'état d'urgence a été prolongé par le Président de la République dès le soir de l'attentat de Nice. Des villes comme Marseille et Lille ont annulé leurs festivités, Castres vient de délocalises ses concerts et tout près de chez nous, à Saint-Lieux-Lès-Lavaur, même, la fête du petit train a été réduite !

J'ai la responsabilité de vous protéger ainsi que nos visiteurs, d'éviter que la joie se transforme en drame. C'est une responsabilité juridique mais surtout morale que je partage avec l’État et notre comité des fêtes. Nous avons pris ensemble la décision d'annuler la fête foraine parce que c'était notre devoir. Entre la colère de ceux qui seront privés de manèges ou qui vont perdre de l'argent, et le drame que vivraient les parents d'un enfant assassiné, notre choix a été vite fait, en conscience.

La préfecture nous a, en effet, adressé des consignes écrites et, à juste titre, très strictes pour des fêtes qui, à la différence d'autres, se déroulent en pleine ville sur près de deux kilomètres : stationnement interdit durant cinq jours sur les 876 places du centre ville, circulation interdite à partir de 17 h pour les artères principales et 24h/24 pour toutes les rues adjacentes, contrôle de ces 24 rues d'accès à la fête foraine, sécurisation des écoles et du lycée en période de rentrée scolaire. L'accès aux commerces, à l'hôpital et aux habitations aurait été extrêmement perturbé, sans aucune comparaison avec les années précédentes.

Il nous fallait au moins 70 gendarmes sans que pour autant les risques disparaissent. Or, l’État n'est pas en mesure de nous les attribuer, notamment en raison de la rentrée scolaire qui est évidemment prioritaire. Nous en tirons donc les conséquences. On sait que le risque zero n'existe pas. Mais ne tentons pas le diable !

Nous conservons les concerts et les bals. Celui d' « Emile et images » se déroulera vendredi soir 2 septembre, après le feu d'artifice dans un cadre hautement sécurisé, au grand jardin. Les bals seront également protégés et transférés à la Halle d'Occitanie. Et, dès septembre, je réunirai tous les acteurs des fêtes afin de trouver ensemble, pour l'avenir, un nouveau cadre adapté à la triste situation que nous vivons en France.

Je vous assure, mes chers concitoyens, de mes sentiments dévoués.

Bernard CARAYON

 Du coup, j'ai écrit une réponse, pour parler des descriminations.